Pathologies du coude

Les pathologies du coude telles que l’épicondylite (communément appelée « tennis elbow »), instabilité ou l’arthrose du coude sont relativement fréquentes. Ces troubles résultent souvent de mises en contraintes répétitives (Travail ou sport) ou surviennent après un traumatisme du coud. Le traitement implique généralement des approches pluridisciplinaires  telles que la kinésithérapie, la prise d’anti-inflammatoires, des traitements infiltratifs ou parfois la chirurgie en cas de persistance des symptômes.

COMPRESSION DU NERF ULNAIRE

Compression nerf ulnaire

Le nerf ulnaire est l’un des principaux nerfs du bras. Il traverse la partie interne du bras depuis le cou, puis son trajet passe derrière l’épicondyle médial, relief osseux situé à l’intérieur du coude.

Il rejoint ensuite l’ulna, l’un des deux os de l’avant-bras avec le radius, pour se diriger en direction de l’annulaire et de l’auriculaire, c’est-à-dire les derniers doigts de la main.

Il innerve différents muscles de l’avant-bras, avant de poursuivre son trajet jusque dans la main, où il participe à l’innervation des muscles de la main, et transmet la sensibilité tactile de ces deux derniers doigts.

Le nerf ulnaire a ainsi deux rôles principaux :

  • Les mouvements de flexion et d’inclinaison du poignet et des doigts
  • La sensibilité de l’avant-bras et des deux derniers doigts de la main.

Le syndrome du nerf ulnaire au coude se produit lorsque le nerf ulnaire est comprimé ou irrité lors de son passage entre l’humérus et l’ulna au niveau du coude.

Le nerf ulnaire est particulièrement vulnérable à la compression au niveau du coude, car il doit traverser un espace étroit et inextensible avec en fonction de la position du coude une gêne à sa vascularisation.

L’apparition peut être progressive, ou à la suite d’un traumatisme ou de mouvements inhabituels (sport, déménagement…).

DIAGNOSTIC

Le diagnostic d’une compression du nerf ulnaire est essentiellement clinique.

On observe alors les principaux symptômes de ce syndrome :

  • Paresthésie, engourdissement, perte de sensibilité dans l’auriculaire, l’annulaire et sur le bord interne de la main. Ils se produisent plus souvent lorsque le coude est plié, en conduisant ou en téléphonant. Ces paresthésies surviennent le plus souvent la nuit en deuxième partie, entraînant un réveil.
  • Diminution de la force de serrage, fonte des muscles de main. Un affaiblissement de la préhension et une difficulté à appréhender la coordination des doigts peuvent survenir. Ces symptômes sont généralement observés dans les cas plus graves de compression nerveuse.
  • Douleurs remontant sur le bord interne de l’avant-bras, au coude et pouvant remonter le long du bras jusqu’à l’épaule et au cou.

Une instabilité du nerf ulnaire lors des mouvements de flexion du coude peut également être retrouvée, se manifestant par une sensation de ressaut, le nerf roulant par-dessus le relief osseux de l’épitrochlée. Une échographie dynamique complémentaire est alors demandée.

Un électromyogramme est systématiquement demandé. Cet examen se déroule chez un neurologue, il permet de diagnostiquer une éventuelle compression du nerf.

diagnostic epicondylite

INTERVENTION CHIRURGICALE

L’objectif de la chirurgie est de redonner de l’espace au nerf au niveau du coude pour le libérer.

Si le nerf ulnaire est instable et passe par-dessus l’épitrochlée, il faudra alors effectuer un geste chirurgical supplémentaire de stabilisation du nerf.

Cette intervention est effectuée en Ambulatoire, sous anesthésie loco-régionale, c’est-à-dire en endormant simplement le bras.

Les suites post-opératoires sont marquées par le port d’une écharpe de repos pendant une dizaine de jours.

Des exercices de rééducation pourront être effectués pour récupérer des amplitudes articulaires du coude.

La récupération fonctionnelle est complète si l’intervention a eu lieu précocement, et le patient peut reprendre l’ensemble de ses activités sportives et physiques.

intervention chirurgicale compression du nerf ulnaire

Complications

  • L’hématome :

La survenue d’un hématome est naturelle et ne constitue pas une complication.

  • L’algoneurodystrophie : 

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est généralement très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

  • L’infection :

Elle est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

  • La cicatrice :

La cicatrice peut rester gonflée et sensible durant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée durant plusieurs mois.

  • Atteinte d’un nerf :

L’atteinte du nerf ulnaire pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle.  Par contre, la persistance de fourmillements ou de perte de sensibilité des deux doigts concernés est fréquente, la récupération se faisant très progressivement sur 3 mois à plus d’un an. 

La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps, ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

Lacertus fibrosus

lacertus fibrosus

Le syndrome du Lacertus fibrosus est une compression nerveuse comme le syndrome du canal carpien, mais qui touche le nerf médian au niveau du coude.

Au niveau du pli du coude, le nerf médian passe sous une aponévrose (lame fibreuse) inextensible : le Lacertus Fibrosus. Certains patients présentent un épaississement du lacertus fibrosus qui peut entrainer une compression dynamique du nerf médian. 

Cette compression dynamique est augmentée en flexion de coude, car la contraction du biceps tend le Lacertus Fibrosus qui écrase le nerf médian.

Diagnostic

Les symptômes sont assez frustes :

  • Des douleurs de la face antérieure du coude et de l’avant-bras mal localisées.
  • Une faiblesse musculaire à la flexion du pouce et de l’index, qui pourra être objectivée par le “pinch test“ en consultation.
  • Une difficulté ou une incapacité à faire un cercle parfait avec le pouce et l’index (aspect en bec de canard en cas de paralysie complète).

On recherchera systématiquement des signes de canal carpien associé.

EXAMENS

Contrairement aux autres syndromes de compressions nerveuses, le diagnostic ne sera pas confirmé par un Électromyogramme (EMG) car celui-ci revient presque toujours normal et servira surtout à rechercher une compression associée au canal carpien.

Une échographie peut être demandée afin de rechercher une compression dynamique du nerf médian, mais celle-ci sera le plus souvent normale. Elle permettra également de localiser un éventuel kyste compressif ou une compression plus profonde et plus basse du nerf médian (ou nerf inter-osseux antérieur), qui est cependant beaucoup plus rare.

TRAITEMENT MÉDICAL

Il n’existe pas de mesure préventive ni d’attelle efficace pour prévenir l’aggravation ou faire disparaitre les symptômes. L’opération du nerf médian au coude est réservée aux patients gênés par les douleurs et/ou la perte de force, ou aux patients présentant une compression associée au canal carpien. 

La compression du nerf médian non soignée peut entrainer une perte définitive de force. Passé un certain délai, les lésions peuvent devenir irréversibles.

Une infiltration de corticoïdes peut parfois être utile dans certaines formes très légères. Celle-ci permettra de confirmer le diagnostic si elle est efficace, mais les récidives sont fréquentes, car la compression persiste et les patients consultent souvent trop tardivement pour qu’une infiltration soit proposée.

INTERVENTION CHIRURGICALE

En cas de perte de force et de douleurs importantes et persistantes, une chirurgie sera envisagée.

L’intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie loco-régionale.

Une courte incision de 3 à 4 cm est effectuée proximité du pli du coude, puis le lacertus fibrosus est repéré et sectionné précautionneusement, avec repérage progressif du nerf médian sous le lacertus.

Dr Bargoin en intervention

LES SUITES POSTOPÉRATOIRES

Dr Bargoin avec un patient

En cas de perte de force et de douleurs importantes et persistantes, une chirurgie sera envisagée.

L’intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie loco-régionale.

Une courte incision de 3 à 4 cm est effectuée proximité du pli du coude, puis le lacertus fibrosus est repéré et sectionné précautionneusement, avec repérage progressif du nerf médian sous le lacertus.

EPICONDYLITE

Schéma epicondylite

L’épicondylite latérale, également appelée Tennis elbow, est une pathologie de surmenage qui apparaît lorsque les tendons de la face externe du coude sont trop sollicités, ce qui provoque une inflammation, une dégradation, voire une déchirure de ces tendons. 

La cause de l’épicondylite est la contraction répétée de ces muscles qui sont utilisés pour la flexion du poignet et les mouvements de la main. Les gestes répétés et le stress subi par les tissus peuvent provoquer des fissures de ces tendons au niveau de l’insertion osseuse sur la face externe du coude.

Le tendon le plus souvent touché est le court extenseur radial du carpe.

Le tennis elbow doit son nom (“elbow” signifie “coude” en anglais) au fait qu’il touche principalement les joueurs de tennis qui serrent trop fort leur raquette, notamment lors de la répétition de revers effectués avec un mauvais geste.

Mais n’importe qui peut en être affecté. De nombreux gestes courants et répétés peuvent entrainer une épicondylite : utiliser des outils de plomberie, peindre au pinceau ou au rouleau, visser ou dévisser avec un tournevis manuel, découper des ingrédients en cuisine, utiliser de manière répétitive et prolongée une souris d’ordinateur, utiliser fréquemment des outils manuels ;répéter des mouvements de la main dans diverses professions, notamment les bouchers, les musiciens, les dentistes, les charpentiers, etc

L’épicondylite est ainsi reconnue comme maladie professionnelle pour les personnes effectuant des mouvements répétitifs.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic de l’épicondylite est avant tout clinique.

Les symptômes de l’épicondylite s’installent en général progressivement. Les douleurs au niveau du coude peuvent s’aggraver au fil des semaines et des mois. 

Les symptômes souvent retrouvés sont :

  • Une sensation de brûlure ou une douleur à l’extérieur du coude, qui peut se diffuser jusqu’au poignet, et qui a tendance à s’aggraver la nuit ;
  • Une douleur intense lorsque le bras doit tourner ou fléchir, par exemple, pour tourner une poignée de porte ronde ou le couvercle d’un pot ;
  • Une raideur ou une douleur lors de l’extension du bras ;un gonflement et une sensibilité au toucher au niveau de l’articulation du coude ;
  • Une prise de la main affaiblie lorsque la personne essaie de saisir ou tenir des objets.

Ces symptômes rendent difficile le fait de travailler avec une épicondylite. 

À l’examen clinique, on retrouvera une douleur à la palpation de la face externe du coude.

Cette douleur peut être exacerbée lorsque le poignet et le coude accomplissent certains mouvements, par exemple :

  • Plier le poignet en gardant le coude tendu.
  • Tenter de redresser le poignet contre résistance tout en gardant le coude tendu.
  • Tenter de plier la main vers l’arrière contre résistance, tout en gardant le coude tendu.
  • Tenter de redresser les doigts contre résistance.

IMAGERIE

Parfois, des examens complémentaires (radiographie, échographie, IRM, arthro-scanner) peuvent être demandés pour rechercher d’autres causes de douleurs ou analyser la sévérité des lésions.

TRAITEMENT MÉDICAL

Il s’agit du traitement de première intention, car il permet dans la grande majorité des cas de guérir votre tendinite. 

  • Des médicaments antalgiques et des anti-inflammatoires contre la douleur

  • Une ou plusieurs infiltration de corticoïdes ou de PRP (Plasma Riche en Plaquettes)

  • La mise en place d’une attelle de poignet de repos

  • Des séances de kinésithérapie spécifiques (Étirements, travail excentrique, travail en chaînes globales, des ondes de choc, de la cryothérapie

  • Une suppression des gestes à l’origine de la tendinite (sportifs ou professionnel) pouvant entraîner un arrêt de travail.

Le traitement médical est long et contraignant (entre 6 mois et 1 an) mais il est important de le mener correctement jusqu’à la fin, car il permet très souvent de guérir votre épicondylite.

seringue

INTERVENTION CHIRURGICALE

Le traitement chirurgical de l’épicondylite est un geste chirurgical bien codifié. Il est très efficace sur les douleurs, permettant une amélioration fonctionnelle importante. Le résultat final est toutefois imprévisible, avec souvent des douleurs séquellaires, une diminution de la force avec fatigabilité, parfois une perte partielle de la mobilité du coude. Le temps total de récupération est de plusieurs mois.

Il est indiqué en cas de douleurs résistantes à un traitement médical bien conduit.

L’intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie locorégionale. Le chirurgien, par une incision au bord externe du coude, effectue une désinsertion (aponévrotomie) et une libération des tendons épicondyliens externes afin d’aider à leur détente, et leur cicatrisation. Le tissu inflammatoire gênant la cicatrisation va être enlevé. Un geste complémentaire de libération du nerf radial ou un abord articulaire avec résection d’un ménisque fibreux huméro-radial peut être nécessaire.

Cette intervention peut être également effectuée sous arthroscopie.

L’hospitalisation est ambulatoire. Après l’intervention, une attelle de repos peut vous être prescrite. Une couverture par antalgiques et cryothérapie est mise en place dans les suites postopératoires. La mobilisation du poignet et des doigts est immédiate. Des séances de kinésithérapie vous seront prescrites.

intervention chirurgicale Epicondylite

Complications

  • L’hématome :

La survenue d’un hématome est naturelle et ne constitue pas une complication.

  • L’algoneurodystrophie : 

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est généralement très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

  • L’infection : 

Elle est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

  • La cicatrice :

La cicatrice peut rester gonflée et sensible durant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée durant plusieurs mois.

  • Atteinte d’un nerf :

L’atteinte du nerf radial pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle.  Par contre, la persistance de fourmillements ou de perte de sensibilité des deux doigts concernés est fréquente, la récupération se faisant très progressivement sur 3 mois à plus d’un an. 

La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps, ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

  • Raideur du coude :

Une raideur transitoire du coude peut être observée et nécessiter des séances de rééducation.

ARTHROSE DU COUDE

schéma arthrose du coude

Le coude est une articulation complexe qui joue un rôle majeur dans la fonction du bras et de la main. 

Le cartilage, qui recouvre l’extrémité des os, permet un glissement harmonieux des surfaces articulaires entre elles. 

L’arthrose est une usure du cartilage et entraîne une raideur articulaire ainsi que des douleur qui empêchent le bon fonctionnement de l’articulation au quotidien.

Chez les sportifs : pongistes, tennisman, adeptes du squash, licenciés de padel ou encore badminton, etc… bien évidemment les principaux sports de raquettes sont concernés

Chez les professionnels qui pratiquent des activités particulièrement répétitives : coiffeur, peintre, maçons, etc… De manière générale, les métiers exposés aux troubles musculo-squelettiques qui sollicitent particulièrement leurs membres supérieurs et l’utilisation de leurs bras. 

EXAMEN CLINIQUE

Les symptômes liés à l’arthrose du coude sont assez explicites :

  • douleur lors de la mobilisation du coude s’atténuant au repos
  • perte de mobilité articulaire et amplitude de mouvement limitée s’aggravant progressivement.
  • “blocages” réguliers de l’articulation lors du mouvement
  • Déformation du coude dans les formes sévères

IMAGERIE

Des radiographies du coude de face et profil sont indispensables pour établir le diagnostic.

Un scanner, arthro-scanner ou IRM peut également être effectuée afin d’évaluer précisément les lésions osseuses.

TRAITEMENT MÉDICAL

La chirurgie n’est pas indiquée si l’on préserve un mouvement de flexion de 130 degrés et plus, une perte de moins de 30 degrés d’extension et s’il n’y a pas de perte de fonction.

En premiere intention, Les antalgiques et anti-inflammatoires permettront de soulager les douleurs.

Des séances de rééducation adaptées afin d’assouplir le coude et d’entretenir la tonicité musculaire sont utiles.

Des injections de cortisone (pas plus de 1 ou 2 injections par année) peuvent aussi soulager.

Si le soulagement par le traitement médical et la rééducation n’est pas suffisant, votre chirurgien peut vous proposer différentes interventions.

INTERVENTION CHIRURGICALE

Plusieurs options thérapeutiques peuvent être proposées :

  • Débridement arthroscopique ( avec une caméra) pour nettoyage de l’articulation et résection des ostéophytes et des corps étrangers intra-articulaire.

Le premier temps opératoire consiste en une exploration articulaire et tendineuse qui permet d’évaluer les lésions osseuses, cartilagineuses et tendineuses.

Le chirurgien peut ensuite intervenir sur les tissus et effectuer une arthrolyse qui consiste à “débloquer” l’articulation pour lui rendre une meilleure mobilité.

Cette intervention se déroule sous anesthésie générale complétée par une anesthésie coco-régionale.  Il s’agit d’une chirurgie en ambulatoire. Dans les suites postopératoires, une attelle en extension du coude est à porter la nuit. L’auto-rééducation est immédiate et est complétée par des séances de kinésithérapie pour récupérer des amplitudes articulaires optimales.

  • Mise en place d’une prothèse de coude totale ou partielle.
    • Cette intervention se déroule sous anesthésie générale complétée par une anesthésie coco-régionale. La durée d’hospitalisation est de 2 à 3 jours.
    • Dans les suites post-opératoires, le coude sera immobilisé dans une attelle en extension maximale pendant trois jours puis dans une attelle articulée avec mise en extension la nuit. L’auto-rééducation est immédiate et est complétée par des séances de kinésithérapie pour récupérer des amplitudes articulaires optimales.

Raideurs du coude

schéma raideur du coude avec corps étranger

Les corps étrangers dans l’articulation du coude sont relativement fréquents et peuvent être responsables de douleurs du coude, de craquements, de blocages, voire de raideurs. Ils peuvent survenir à la suite d’un traumatisme du coude où un petit fragment osseux se détache et vient circuler dans l’articulation, ou lorsqu’il existe de l’arthrose ou encore de manière spontanée. En l’absence de traitement chirurgical, l’évolution spontanée peut se faire vers des blocages importants, une gêne fonctionnelle ou, voire, entraîner de l’arthrose.

L’utilisation de matériel d’arthroscopie est l’une des techniques chirurgicales utilisées pour retirer les corps étrangers.

Imagerie

Elle comporte un bilan radiographique du coude de face et de profil ainsi qu’une IRM ou un arthroscanner afin d’affiner le bilan lésionnel et rechercher une atteinte cartilagineuse associée.

Intervention chirurgicale

L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Il s’agit d’une chirurgie sous arthroscopie où le chirurgien va utiliser une petite caméra ainsi que des instruments adaptés.

Elle consiste en une exérèse du tissu fibreux dans l’articulation et des corps étrangers. Le but est d’associer un ou plusieurs de ces gestes pour obtenir la meilleure mobilité possible. 

Parfois la conversion en geste à ciel ouvert est nécessaire, quand l’arthroscopie ne permet pas un geste suffisant.

Il s’agit d’une chirurgie le plus souvent ambulatoire.
La mobilisation du coude est immédiate avec un protocole de kinésithérapie adaptée. 

L’ablation de corps étrangers du coude sous arthroscopie est un geste chirurgical bien codifié. Il est très efficace sur les douleurs, permet de soulager des phénomènes de blocage, et permet le plus souvent en quelques semaines une bonne récupération. Les récidives sont rares, mais possibles.

Complications

  • Atteinte nerveuse :

Une atteinte nerveuse du nerf radial ou d’un autre nerf du coude (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est exceptionnelle. Le nerf radial peut être sidéré, ceci entraine une paralysie de l’extension du poignet et des doigts qui est transitoire, résolutive dans les 6 à 9 mois. Par contre, une sensation moindre de la partie externe de l’avant-bras jusqu’au pouce peut survenir pendant une période transitoire.

La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps, ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

  • L’algoneurodystrophie: 

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est généralement très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

  • L’infection : 

Elle est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

  • La cicatrice :

La cicatrice peut rester gonflée et sensible durant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée durant plusieurs mois.

  • Calcifications : 

Il peut apparaître des calcifications sans explication scientifique précise. Pour lutter contre ce phénomène, des anti-inflammatoires vous seront prescrits.

INSTABILITÉ DU COUDE

schéma instabilité du coude

L’instabilité postéro-latérale du coude est la plus fréquente.

Elle fait suite le plus souvent à une luxation du coude simple ou complexe, mais peut parfois survenir suite à un simple traumatisme

Les signes cliniques évocateurs sont : 

  • Sensation de ressaut douloureux
  • Sensation de dérobement du coude aux efforts de poussée
  • Douleurs sur le versant latéral du coude avec une gène fonctionnelle

Les symptômes sont majorés en extension ou légère flexion de coude avec appui sur la main et l’avant-bras en supination, ce qui correspond aux gestes pour se relever d’une chaise. Les mobilités du coude sont le plus fréquemment conservé, à l’inverse la force est diminuée. L’instabilité postéro-latérale résulte d’une incompétence du ligament collatéral latéral.

À l’examen clinique, nous rechercherons 2 signes évocateurs : 

  • Le pivot shift test
  • Le Stand up test

DIAGNOSTIC

Des radiographies standards du coude de face et de profil feront rechercher une subluxation huméro-ulnaire ou huméro-radiale. Un bâillement pathologique de l’articulation huméro-radiale et la présence de corps étrangers intra-articulaires ou ossifications en regards de l’épicondyle latéral.


Le bilan sera complété par une IRM du coude qui confirmera l’atteinte ligamentaire du plan collatéral latéral du coude.

INTERVENTION CHIRURGICALE

L’objectif est de reconstruire les ligaments du coude et notamment le ligament collatéral latéral ulnaire (LUCL). Il faut souligner que ce ligament a une importance majeure pour la stabilité du coude.

La chirurgie se fait en ambulatoire sous anesthésie loco-régionale. 
Après l’intervention, il faut observer le port d’une orthèse articulée de coude pendant six semaines.

Les résultats sont le plus souvent bons, avec une récupération, d’une bonne mobilité. La mobilité finale tant en flexion extension qu’en prono-supination est toutefois variable et impossible à prédire, elle peut être longue à récupérer. Les douleurs sont le plus souvent modérées ou absentes. La fonction finale du coude est le plus souvent bonne. Les progrès techniques ont permis d’améliorer la qualité de la fixation des sutures et ainsi d’augmenter leur résistance, permettant une rééducation plus précoce et donc une récupération plus rapide. Le manque de force peut persister plusieurs mois et la force complète est rarement totalement retrouvée.

Complications

  • L’hématome :

La survenue d’un hématome est naturelle et ne constitue pas une complication.

  • L’algodystrophie :

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est souvent très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

  • Atteinte d’un nerf :

L’atteinte d’un nerf pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle. La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

  • La raideur: 

La cicatrisation des tissus peut créer des adhérences qui vont limiter la flexion, l’extension ou la prono-supination. Si cela persiste, une nouvelle opération peut être proposée pour libérer les adhérences. Les amplitudes totales sont rarement retrouvées.

  • L’infection : 

Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

  • La cicatrisation :

La cicatrice peut rester gonflée et sensible durant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée durant plusieurs mois. Il peut apparaître des calcifications sans explication scientifique précise. Pour lutter contre ce phénomène, des anti-inflammatoires vous seront prescrits.