Pathologies du coude

Les pathologies du coude telles que l’épicondylite (communĂ©ment appelĂ©e « tennis elbow »), instabilitĂ© ou l’arthrose du coude sont relativement frĂ©quentes. Ces troubles rĂ©sultent souvent de mises en contraintes rĂ©pĂ©titives (Travail ou sport) ou surviennent aprĂšs un traumatisme du coud. Le traitement implique gĂ©nĂ©ralement des approches pluridisciplinaires  telles que la kinĂ©sithĂ©rapie, la prise d’anti-inflammatoires, des traitements infiltratifs ou parfois la chirurgie en cas de persistance des symptĂŽmes.

COMPRESSION DU NERF ULNAIRE

Compression nerf ulnaire

Le nerf ulnaire est l’un des principaux nerfs du bras. Il traverse la partie interne du bras depuis le cou, puis son trajet passe derriĂšre l’épicondyle mĂ©dial, relief osseux situĂ© Ă  l’intĂ©rieur du coude.

Il rejoint ensuite l’ulna, l’un des deux os de l’avant-bras avec le radius, pour se diriger en direction de l’annulaire et de l’auriculaire, c’est-Ă -dire les derniers doigts de la main.

Il innerve diffĂ©rents muscles de l’avant-bras, avant de poursuivre son trajet jusque dans la main, oĂč il participe Ă  l’innervation des muscles de la main, et transmet la sensibilitĂ© tactile de ces deux derniers doigts.

Le nerf ulnaire a ainsi deux rĂŽles principaux :

  • Les mouvements de flexion et d’inclinaison du poignet et des doigts
  • La sensibilitĂ© de l’avant-bras et des deux derniers doigts de la main.

Le syndrome du nerf ulnaire au coude se produit lorsque le nerf ulnaire est comprimĂ© ou irritĂ© lors de son passage entre l’humĂ©rus et l’ulna au niveau du coude.

Le nerf ulnaire est particuliĂšrement vulnĂ©rable Ă  la compression au niveau du coude, car il doit traverser un espace Ă©troit et inextensible avec en fonction de la position du coude une gĂȘne Ă  sa vascularisation.

L’apparition peut ĂȘtre progressive, ou Ă  la suite d’un traumatisme ou de mouvements inhabituels (sport, dĂ©mĂ©nagement…).

DIAGNOSTIC

Le diagnostic d’une compression du nerf ulnaire est essentiellement clinique.

On observe alors les principaux symptĂŽmes de ce syndrome :

  • ParesthĂ©sie, engourdissement, perte de sensibilitĂ© dans l’auriculaire, l’annulaire et sur le bord interne de la main. Ils se produisent plus souvent lorsque le coude est pliĂ©, en conduisant ou en tĂ©lĂ©phonant. Ces paresthĂ©sies surviennent le plus souvent la nuit en deuxiĂšme partie, entraĂźnant un rĂ©veil.
  • Diminution de la force de serrage, fonte des muscles de main. Un affaiblissement de la prĂ©hension et une difficultĂ© Ă  apprĂ©hender la coordination des doigts peuvent survenir. Ces symptĂŽmes sont gĂ©nĂ©ralement observĂ©s dans les cas plus graves de compression nerveuse.
  • Douleurs remontant sur le bord interne de l’avant-bras, au coude et pouvant remonter le long du bras jusqu’Ă  l’Ă©paule et au cou.

Une instabilitĂ© du nerf ulnaire lors des mouvements de flexion du coude peut Ă©galement ĂȘtre retrouvĂ©e, se manifestant par une sensation de ressaut, le nerf roulant par-dessus le relief osseux de l’épitrochlĂ©e. Une Ă©chographie dynamique complĂ©mentaire est alors demandĂ©e.

Un électromyogramme est systématiquement demandé. Cet examen se déroule chez un neurologue, il permet de diagnostiquer une éventuelle compression du nerf.

diagnostic epicondylite

INTERVENTION CHIRURGICALE

L’objectif de la chirurgie est de redonner de l’espace au nerf au niveau du coude pour le libĂ©rer.

Si le nerf ulnaire est instable et passe par-dessus l’épitrochlĂ©e, il faudra alors effectuer un geste chirurgical supplĂ©mentaire de stabilisation du nerf.

Cette intervention est effectuĂ©e en Ambulatoire, sous anesthĂ©sie loco-rĂ©gionale, c’est-Ă -dire en endormant simplement le bras.

Les suites post-opĂ©ratoires sont marquĂ©es par le port d’une Ă©charpe de repos pendant une dizaine de jours.

Des exercices de rĂ©Ă©ducation pourront ĂȘtre effectuĂ©s pour rĂ©cupĂ©rer des amplitudes articulaires du coude.

La rĂ©cupĂ©ration fonctionnelle est complĂšte si l’intervention a eu lieu prĂ©cocement, et le patient peut reprendre l’ensemble de ses activitĂ©s sportives et physiques.

intervention chirurgicale compression du nerf ulnaire

Complications

  • L’hĂ©matome :

La survenue d’un hĂ©matome est naturelle et ne constitue pas une complication.

  • L’algoneurodystrophie : 

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont Ă  ce jour mal connues. Il s’agit d’une rĂ©action inflammatoire disproportionnĂ©e par rapport Ă  la chirurgie. Il est impossible de prĂ©voir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marquĂ©s par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnĂ©es), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est gĂ©nĂ©ralement trĂšs longue, pouvant s’étaler sur 12 Ă  plus de 24 mois. MalgrĂ© les traitements mis en Ɠuvre, une algodystrophie peut laisser des sĂ©quelles dans environ 5 Ă  10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rĂ©tractions tendineuses ou aponĂ©vrotiques. Des douleurs rĂ©siduelles sont possibles. Pour rĂ©duire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supĂ©rieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opĂ©ratoire.

  • L’infection :

Elle est exceptionnelle. Elle peut nĂ©cessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongĂ© par antibiotiques. Il vous est fortement dĂ©conseillĂ© de fumer pendant la pĂ©riode de cicatrisation, le tabagisme augmentant de maniĂšre significative le taux d’infection.

  • La cicatrice :

La cicatrice peut rester gonflĂ©e et sensible durant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut ĂȘtre observĂ©e et peut justifier une rĂ©Ă©ducation complĂ©mentaire. La force reste souvent limitĂ©e durant plusieurs mois.

  • Atteinte d’un nerf :

L’atteinte du nerf ulnaire pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle.  Par contre, la persistance de fourmillements ou de perte de sensibilitĂ© des deux doigts concernĂ©s est frĂ©quente, la rĂ©cupĂ©ration se faisant trĂšs progressivement sur 3 mois Ă  plus d’un an. 

La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements
). La plupart du temps, ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

Lacertus fibrosus

lacertus fibrosus

Le syndrome du Lacertus fibrosus est une compression nerveuse comme le syndrome du canal carpien, mais qui touche le nerf médian au niveau du coude.

Au niveau du pli du coude, le nerf médian passe sous une aponévrose (lame fibreuse) inextensible : le Lacertus Fibrosus. Certains patients présentent un épaississement du lacertus fibrosus qui peut entrainer une compression dynamique du nerf médian. 

Cette compression dynamique est augmentée en flexion de coude, car la contraction du biceps tend le Lacertus Fibrosus qui écrase le nerf médian.

Diagnostic

Les symptĂŽmes sont assez frustes :

  • Des douleurs de la face antĂ©rieure du coude et de l’avant-bras mal localisĂ©es.
  • Une faiblesse musculaire Ă  la flexion du pouce et de l’index, qui pourra ĂȘtre objectivĂ©e par le “pinch test“ en consultation.
  • Une difficultĂ© ou une incapacitĂ© Ă  faire un cercle parfait avec le pouce et l’index (aspect en bec de canard en cas de paralysie complĂšte).

On recherchera systématiquement des signes de canal carpien associé.

EXAMENS

Contrairement aux autres syndromes de compressions nerveuses, le diagnostic ne sera pas confirmĂ© par un Électromyogramme (EMG) car celui-ci revient presque toujours normal et servira surtout Ă  rechercher une compression associĂ©e au canal carpien.

Une Ă©chographie peut ĂȘtre demandĂ©e afin de rechercher une compression dynamique du nerf mĂ©dian, mais celle-ci sera le plus souvent normale. Elle permettra Ă©galement de localiser un Ă©ventuel kyste compressif ou une compression plus profonde et plus basse du nerf mĂ©dian (ou nerf inter-osseux antĂ©rieur), qui est cependant beaucoup plus rare.

TRAITEMENT MÉDICAL

Il n’existe pas de mesure prĂ©ventive ni d’attelle efficace pour prĂ©venir l’aggravation ou faire disparaitre les symptĂŽmes. L’opĂ©ration du nerf mĂ©dian au coude est rĂ©servĂ©e aux patients gĂȘnĂ©s par les douleurs et/ou la perte de force, ou aux patients prĂ©sentant une compression associĂ©e au canal carpien. 

La compression du nerf médian non soignée peut entrainer une perte définitive de force. Passé un certain délai, les lésions peuvent devenir irréversibles.

Une infiltration de corticoĂŻdes peut parfois ĂȘtre utile dans certaines formes trĂšs lĂ©gĂšres. Celle-ci permettra de confirmer le diagnostic si elle est efficace, mais les rĂ©cidives sont frĂ©quentes, car la compression persiste et les patients consultent souvent trop tardivement pour qu’une infiltration soit proposĂ©e.

INTERVENTION CHIRURGICALE

En cas de perte de force et de douleurs importantes et persistantes, une chirurgie sera envisagée.

L’intervention chirurgicale est rĂ©alisĂ©e sous anesthĂ©sie loco-rĂ©gionale.

Une courte incision de 3 à 4 cm est effectuée proximité du pli du coude, puis le lacertus fibrosus est repéré et sectionné précautionneusement, avec repérage progressif du nerf médian sous le lacertus.

Dr Bargoin en intervention

LES SUITES POSTOPÉRATOIRES

Dr Bargoin avec un patient

En cas de perte de force et de douleurs importantes et persistantes, une chirurgie sera envisagée.

L’intervention chirurgicale est rĂ©alisĂ©e sous anesthĂ©sie loco-rĂ©gionale.

Une courte incision de 3 à 4 cm est effectuée proximité du pli du coude, puis le lacertus fibrosus est repéré et sectionné précautionneusement, avec repérage progressif du nerf médian sous le lacertus.

EPICONDYLITE

Schéma epicondylite

L’épicondylite latĂ©rale, Ă©galement appelĂ©e Tennis elbow, est une pathologie de surmenage qui apparaĂźt lorsque les tendons de la face externe du coude sont trop sollicitĂ©s, ce qui provoque une inflammation, une dĂ©gradation, voire une dĂ©chirure de ces tendons. 

La cause de l’épicondylite est la contraction rĂ©pĂ©tĂ©e de ces muscles qui sont utilisĂ©s pour la flexion du poignet et les mouvements de la main. Les gestes rĂ©pĂ©tĂ©s et le stress subi par les tissus peuvent provoquer des fissures de ces tendons au niveau de l’insertion osseuse sur la face externe du coude.

Le tendon le plus souvent touché est le court extenseur radial du carpe.

Le tennis elbow doit son nom (“elbow” signifie “coude” en anglais) au fait qu’il touche principalement les joueurs de tennis qui serrent trop fort leur raquette, notamment lors de la rĂ©pĂ©tition de revers effectuĂ©s avec un mauvais geste.

Mais n’importe qui peut en ĂȘtre affectĂ©. De nombreux gestes courants et rĂ©pĂ©tĂ©s peuvent entrainer une Ă©picondylite : utiliser des outils de plomberie, peindre au pinceau ou au rouleau, visser ou dĂ©visser avec un tournevis manuel, dĂ©couper des ingrĂ©dients en cuisine, utiliser de maniĂšre rĂ©pĂ©titive et prolongĂ©e une souris d’ordinateur, utiliser frĂ©quemment des outils manuels ;rĂ©pĂ©ter des mouvements de la main dans diverses professions, notamment les bouchers, les musiciens, les dentistes, les charpentiers, etc

L’épicondylite est ainsi reconnue comme maladie professionnelle pour les personnes effectuant des mouvements rĂ©pĂ©titifs.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic de l’épicondylite est avant tout clinique.

Les symptĂŽmes de l’épicondylite s’installent en gĂ©nĂ©ral progressivement. Les douleurs au niveau du coude peuvent s’aggraver au fil des semaines et des mois. 

Les symptÎmes souvent retrouvés sont :

  • Une sensation de brĂ»lure ou une douleur Ă  l’extĂ©rieur du coude, qui peut se diffuser jusqu’au poignet, et qui a tendance Ă  s’aggraver la nuit ;
  • Une douleur intense lorsque le bras doit tourner ou flĂ©chir, par exemple, pour tourner une poignĂ©e de porte ronde ou le couvercle d’un pot ;
  • Une raideur ou une douleur lors de l’extension du bras ;un gonflement et une sensibilitĂ© au toucher au niveau de l’articulation du coude ;
  • Une prise de la main affaiblie lorsque la personne essaie de saisir ou tenir des objets.

Ces symptÎmes rendent difficile le fait de travailler avec une épicondylite. 

À l’examen clinique, on retrouvera une douleur à la palpation de la face externe du coude.

Cette douleur peut ĂȘtre exacerbĂ©e lorsque le poignet et le coude accomplissent certains mouvements, par exemple :

  • Plier le poignet en gardant le coude tendu.
  • Tenter de redresser le poignet contre rĂ©sistance tout en gardant le coude tendu.
  • Tenter de plier la main vers l’arriĂšre contre rĂ©sistance, tout en gardant le coude tendu.
  • Tenter de redresser les doigts contre rĂ©sistance.

IMAGERIE

Parfois, des examens complĂ©mentaires (radiographie, Ă©chographie, IRM, arthro-scanner) peuvent ĂȘtre demandĂ©s pour rechercher d’autres causes de douleurs ou analyser la sĂ©vĂ©ritĂ© des lĂ©sions.

TRAITEMENT MÉDICAL

Il s’agit du traitement de premiĂšre intention, car il permet dans la grande majoritĂ© des cas de guĂ©rir votre tendinite. 

  • Des mĂ©dicaments antalgiques et des anti-inflammatoires contre la douleur

  • Une ou plusieurs infiltration de corticoĂŻdes ou de PRP (Plasma Riche en Plaquettes)

  • La mise en place d’une attelle de poignet de repos

  • Des sĂ©ances de kinĂ©sithĂ©rapie spĂ©cifiques (Étirements, travail excentrique, travail en chaĂźnes globales, des ondes de choc, de la cryothĂ©rapie

  • Une suppression des gestes Ă  l’origine de la tendinite (sportifs ou professionnel) pouvant entraĂźner un arrĂȘt de travail.

Le traitement mĂ©dical est long et contraignant (entre 6 mois et 1 an) mais il est important de le mener correctement jusqu’à la fin, car il permet trĂšs souvent de guĂ©rir votre Ă©picondylite.

seringue

INTERVENTION CHIRURGICALE

Le traitement chirurgical de l’épicondylite est un geste chirurgical bien codifiĂ©. Il est trĂšs efficace sur les douleurs, permettant une amĂ©lioration fonctionnelle importante. Le rĂ©sultat final est toutefois imprĂ©visible, avec souvent des douleurs sĂ©quellaires, une diminution de la force avec fatigabilitĂ©, parfois une perte partielle de la mobilitĂ© du coude. Le temps total de rĂ©cupĂ©ration est de plusieurs mois.

Il est indiqué en cas de douleurs résistantes à un traitement médical bien conduit.

L’intervention chirurgicale est rĂ©alisĂ©e sous anesthĂ©sie locorĂ©gionale. Le chirurgien, par une incision au bord externe du coude, effectue une dĂ©sinsertion (aponĂ©vrotomie) et une libĂ©ration des tendons Ă©picondyliens externes afin d’aider Ă  leur dĂ©tente, et leur cicatrisation. Le tissu inflammatoire gĂȘnant la cicatrisation va ĂȘtre enlevĂ©. Un geste complĂ©mentaire de libĂ©ration du nerf radial ou un abord articulaire avec rĂ©section d’un mĂ©nisque fibreux humĂ©ro-radial peut ĂȘtre nĂ©cessaire.

Cette intervention peut ĂȘtre Ă©galement effectuĂ©e sous arthroscopie.

L’hospitalisation est ambulatoire. AprĂšs l’intervention, une attelle de repos peut vous ĂȘtre prescrite. Une couverture par antalgiques et cryothĂ©rapie est mise en place dans les suites postopĂ©ratoires. La mobilisation du poignet et des doigts est immĂ©diate. Des sĂ©ances de kinĂ©sithĂ©rapie vous seront prescrites.

intervention chirurgicale Epicondylite

Complications

  • L’hĂ©matome :

La survenue d’un hĂ©matome est naturelle et ne constitue pas une complication.

  • L’algoneurodystrophie : 

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont Ă  ce jour mal connues. Il s’agit d’une rĂ©action inflammatoire disproportionnĂ©e par rapport Ă  la chirurgie. Il est impossible de prĂ©voir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marquĂ©s par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnĂ©es), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est gĂ©nĂ©ralement trĂšs longue, pouvant s’étaler sur 12 Ă  plus de 24 mois. MalgrĂ© les traitements mis en Ɠuvre, une algodystrophie peut laisser des sĂ©quelles dans environ 5 Ă  10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rĂ©tractions tendineuses ou aponĂ©vrotiques. Des douleurs rĂ©siduelles sont possibles. Pour rĂ©duire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supĂ©rieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opĂ©ratoire.

  • L’infection : 

Elle est exceptionnelle. Elle peut nĂ©cessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongĂ© par antibiotiques. Il vous est fortement dĂ©conseillĂ© de fumer pendant la pĂ©riode de cicatrisation, le tabagisme augmentant de maniĂšre significative le taux d’infection.

  • La cicatrice :

La cicatrice peut rester gonflĂ©e et sensible durant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut ĂȘtre observĂ©e et peut justifier une rĂ©Ă©ducation complĂ©mentaire. La force reste souvent limitĂ©e durant plusieurs mois.

  • Atteinte d’un nerf :

L’atteinte du nerf radial pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle.  Par contre, la persistance de fourmillements ou de perte de sensibilitĂ© des deux doigts concernĂ©s est frĂ©quente, la rĂ©cupĂ©ration se faisant trĂšs progressivement sur 3 mois Ă  plus d’un an. 

La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements
). La plupart du temps, ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

  • Raideur du coude :

Une raideur transitoire du coude peut ĂȘtre observĂ©e et nĂ©cessiter des sĂ©ances de rĂ©Ă©ducation.

ARTHROSE DU COUDE

schéma arthrose du coude

Le coude est une articulation complexe qui joue un rÎle majeur dans la fonction du bras et de la main. 

Le cartilage, qui recouvre l’extrĂ©mitĂ© des os, permet un glissement harmonieux des surfaces articulaires entre elles. 

L’arthrose est une usure du cartilage et entraĂźne une raideur articulaire ainsi que des douleur qui empĂȘchent le bon fonctionnement de l’articulation au quotidien.

Chez les sportifs : pongistes, tennisman, adeptes du squash, licenciés de padel ou encore badminton, etc
 bien évidemment les principaux sports de raquettes sont concernés

Chez les professionnels qui pratiquent des activitĂ©s particuliĂšrement rĂ©pĂ©titives : coiffeur, peintre, maçons, etc
 De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les mĂ©tiers exposĂ©s aux troubles musculo-squelettiques qui sollicitent particuliĂšrement leurs membres supĂ©rieurs et l’utilisation de leurs bras. 

EXAMEN CLINIQUE

Les symptĂŽmes liĂ©s Ă  l’arthrose du coude sont assez explicites :

  • douleur lors de la mobilisation du coude s’attĂ©nuant au repos
  • perte de mobilitĂ© articulaire et amplitude de mouvement limitĂ©e s’aggravant progressivement.
  • “blocages” rĂ©guliers de l’articulation lors du mouvement
  • DĂ©formation du coude dans les formes sĂ©vĂšres

IMAGERIE

Des radiographies du coude de face et profil sont indispensables pour Ă©tablir le diagnostic.

Un scanner, arthro-scanner ou IRM peut Ă©galement ĂȘtre effectuĂ©e afin d’évaluer prĂ©cisĂ©ment les lĂ©sions osseuses.

TRAITEMENT MÉDICAL

La chirurgie n’est pas indiquĂ©e si l’on prĂ©serve un mouvement de flexion de 130 degrĂ©s et plus, une perte de moins de 30 degrĂ©s d’extension et s’il n’y a pas de perte de fonction.

En premiere intention, Les antalgiques et anti-inflammatoires permettront de soulager les douleurs.

Des sĂ©ances de rĂ©Ă©ducation adaptĂ©es afin d’assouplir le coude et d’entretenir la tonicitĂ© musculaire sont utiles.

Des injections de cortisone (pas plus de 1 ou 2 injections par année) peuvent aussi soulager.

Si le soulagement par le traitement mĂ©dical et la rĂ©Ă©ducation n’est pas suffisant, votre chirurgien peut vous proposer diffĂ©rentes interventions.

INTERVENTION CHIRURGICALE

Plusieurs options thĂ©rapeutiques peuvent ĂȘtre proposĂ©es :

  • DĂ©bridement arthroscopique ( avec une camĂ©ra) pour nettoyage de l’articulation et rĂ©section des ostĂ©ophytes et des corps Ă©trangers intra-articulaire.

Le premier temps opĂ©ratoire consiste en une exploration articulaire et tendineuse qui permet d’évaluer les lĂ©sions osseuses, cartilagineuses et tendineuses.

Le chirurgien peut ensuite intervenir sur les tissus et effectuer une arthrolyse qui consiste Ă  “dĂ©bloquer” l’articulation pour lui rendre une meilleure mobilitĂ©.

Cette intervention se dĂ©roule sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale complĂ©tĂ©e par une anesthĂ©sie coco-rĂ©gionale.  Il s’agit d’une chirurgie en ambulatoire. Dans les suites postopĂ©ratoires, une attelle en extension du coude est Ă  porter la nuit. L’auto-rĂ©Ă©ducation est immĂ©diate et est complĂ©tĂ©e par des sĂ©ances de kinĂ©sithĂ©rapie pour rĂ©cupĂ©rer des amplitudes articulaires optimales.

  • Mise en place d’une prothĂšse de coude totale ou partielle.
    • Cette intervention se dĂ©roule sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale complĂ©tĂ©e par une anesthĂ©sie coco-rĂ©gionale. La durĂ©e d’hospitalisation est de 2 Ă  3 jours.
    • Dans les suites post-opĂ©ratoires, le coude sera immobilisĂ© dans une attelle en extension maximale pendant trois jours puis dans une attelle articulĂ©e avec mise en extension la nuit. L’auto-rĂ©Ă©ducation est immĂ©diate et est complĂ©tĂ©e par des sĂ©ances de kinĂ©sithĂ©rapie pour rĂ©cupĂ©rer des amplitudes articulaires optimales.

Raideurs du coude

schéma raideur du coude avec corps étranger

Les corps Ă©trangers dans l’articulation du coude sont relativement frĂ©quents et peuvent ĂȘtre responsables de douleurs du coude, de craquements, de blocages, voire de raideurs. Ils peuvent survenir Ă  la suite d’un traumatisme du coude oĂč un petit fragment osseux se dĂ©tache et vient circuler dans l’articulation, ou lorsqu’il existe de l’arthrose ou encore de maniĂšre spontanĂ©e. En l’absence de traitement chirurgical, l’évolution spontanĂ©e peut se faire vers des blocages importants, une gĂȘne fonctionnelle ou, voire, entraĂźner de l’arthrose.

L’utilisation de matĂ©riel d’arthroscopie est l’une des techniques chirurgicales utilisĂ©es pour retirer les corps Ă©trangers.

Imagerie

Elle comporte un bilan radiographique du coude de face et de profil ainsi qu’une IRM ou un arthroscanner afin d’affiner le bilan lĂ©sionnel et rechercher une atteinte cartilagineuse associĂ©e.

Intervention chirurgicale

L’intervention chirurgicale est le plus souvent rĂ©alisĂ©e sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale ou locorĂ©gionale. Il s’agit d’une chirurgie sous arthroscopie oĂč le chirurgien va utiliser une petite camĂ©ra ainsi que des instruments adaptĂ©s.

Elle consiste en une exĂ©rĂšse du tissu fibreux dans l’articulation et des corps Ă©trangers. Le but est d’associer un ou plusieurs de ces gestes pour obtenir la meilleure mobilitĂ© possible. 

Parfois la conversion en geste Ă  ciel ouvert est nĂ©cessaire, quand l’arthroscopie ne permet pas un geste suffisant.

Il s’agit d’une chirurgie le plus souvent ambulatoire.
La mobilisation du coude est immédiate avec un protocole de kinésithérapie adaptée. 

L’ablation de corps Ă©trangers du coude sous arthroscopie est un geste chirurgical bien codifiĂ©. Il est trĂšs efficace sur les douleurs, permet de soulager des phĂ©nomĂšnes de blocage, et permet le plus souvent en quelques semaines une bonne rĂ©cupĂ©ration. Les rĂ©cidives sont rares, mais possibles.

Complications

  • Atteinte nerveuse :

Une atteinte nerveuse du nerf radial ou d’un autre nerf du coude (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est exceptionnelle. Le nerf radial peut ĂȘtre sidĂ©rĂ©, ceci entraine une paralysie de l’extension du poignet et des doigts qui est transitoire, rĂ©solutive dans les 6 Ă  9 mois. Par contre, une sensation moindre de la partie externe de l’avant-bras jusqu’au pouce peut survenir pendant une pĂ©riode transitoire.

La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements
). La plupart du temps, ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

  • L’algoneurodystrophie: 

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont Ă  ce jour mal connues. Il s’agit d’une rĂ©action inflammatoire disproportionnĂ©e par rapport Ă  la chirurgie. Il est impossible de prĂ©voir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marquĂ©s par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnĂ©es), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est gĂ©nĂ©ralement trĂšs longue, pouvant s’étaler sur 12 Ă  plus de 24 mois. MalgrĂ© les traitements mis en Ɠuvre, une algodystrophie peut laisser des sĂ©quelles dans environ 5 Ă  10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rĂ©tractions tendineuses ou aponĂ©vrotiques. Des douleurs rĂ©siduelles sont possibles. Pour rĂ©duire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supĂ©rieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opĂ©ratoire.

  • L’infection : 

Elle est exceptionnelle. Elle peut nĂ©cessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongĂ© par antibiotiques. Il vous est fortement dĂ©conseillĂ© de fumer pendant la pĂ©riode de cicatrisation, le tabagisme augmentant de maniĂšre significative le taux d’infection.

  • La cicatrice :

La cicatrice peut rester gonflĂ©e et sensible durant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut ĂȘtre observĂ©e et peut justifier une rĂ©Ă©ducation complĂ©mentaire. La force reste souvent limitĂ©e durant plusieurs mois.

  • Calcifications : 

Il peut apparaßtre des calcifications sans explication scientifique précise. Pour lutter contre ce phénomÚne, des anti-inflammatoires vous seront prescrits.

INSTABILITÉ DU COUDE

schĂ©ma instabilité du coude

L’instabilitĂ© postĂ©ro-latĂ©rale du coude est la plus frĂ©quente.

Elle fait suite le plus souvent Ă  une luxation du coude simple ou complexe, mais peut parfois survenir suite Ă  un simple traumatisme

Les signes cliniques évocateurs sont : 

  • Sensation de ressaut douloureux
  • Sensation de dĂ©robement du coude aux efforts de poussĂ©e
  • Douleurs sur le versant latĂ©ral du coude avec une gĂšne fonctionnelle

Les symptĂŽmes sont majorĂ©s en extension ou lĂ©gĂšre flexion de coude avec appui sur la main et l’avant-bras en supination, ce qui correspond aux gestes pour se relever d’une chaise. Les mobilitĂ©s du coude sont le plus frĂ©quemment conservĂ©, Ă  l’inverse la force est diminuĂ©e. L’instabilitĂ© postĂ©ro-latĂ©rale rĂ©sulte d’une incompĂ©tence du ligament collatĂ©ral latĂ©ral.

À l’examen clinique, nous rechercherons 2 signes Ă©vocateurs : 

  • Le pivot shift test
  • Le Stand up test

DIAGNOSTIC

Des radiographies standards du coude de face et de profil feront rechercher une subluxation humĂ©ro-ulnaire ou humĂ©ro-radiale. Un bĂąillement pathologique de l’articulation humĂ©ro-radiale et la prĂ©sence de corps Ă©trangers intra-articulaires ou ossifications en regards de l’épicondyle latĂ©ral.


Le bilan sera complĂ©tĂ© par une IRM du coude qui confirmera l’atteinte ligamentaire du plan collatĂ©ral latĂ©ral du coude.

INTERVENTION CHIRURGICALE

L’objectif est de reconstruire les ligaments du coude et notamment le ligament collatĂ©ral latĂ©ral ulnaire (LUCL). Il faut souligner que ce ligament a une importance majeure pour la stabilitĂ© du coude.

La chirurgie se fait en ambulatoire sous anesthésie loco-régionale. 
AprĂšs l’intervention, il faut observer le port d’une orthĂšse articulĂ©e de coude pendant six semaines.

Les rĂ©sultats sont le plus souvent bons, avec une rĂ©cupĂ©ration, d’une bonne mobilitĂ©. La mobilitĂ© finale tant en flexion extension qu’en prono-supination est toutefois variable et impossible Ă  prĂ©dire, elle peut ĂȘtre longue Ă  rĂ©cupĂ©rer. Les douleurs sont le plus souvent modĂ©rĂ©es ou absentes. La fonction finale du coude est le plus souvent bonne. Les progrĂšs techniques ont permis d’amĂ©liorer la qualitĂ© de la fixation des sutures et ainsi d’augmenter leur rĂ©sistance, permettant une rĂ©Ă©ducation plus prĂ©coce et donc une rĂ©cupĂ©ration plus rapide. Le manque de force peut persister plusieurs mois et la force complĂšte est rarement totalement retrouvĂ©e.

Complications

  • L’hĂ©matome :

La survenue d’un hĂ©matome est naturelle et ne constitue pas une complication.

  • L’algodystrophie :

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont Ă  ce jour mal connues. Il s’agit d’une rĂ©action inflammatoire disproportionnĂ©e par rapport Ă  la chirurgie. Il est impossible de prĂ©voir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marquĂ©s par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnĂ©es), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est souvent trĂšs longue, pouvant s’étaler sur 12 Ă  plus de 24 mois. MalgrĂ© les traitements mis en Ɠuvre, une algodystrophie peut laisser des sĂ©quelles dans environ 5 Ă  10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rĂ©tractions tendineuses ou aponĂ©vrotiques. Des douleurs rĂ©siduelles sont possibles. Pour rĂ©duire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supĂ©rieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opĂ©ratoire.

  • Atteinte d’un nerf :

L’atteinte d’un nerf pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle. La sidĂ©ration des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernĂ©s, aboutissant alors Ă  des troubles localisĂ©s de la sensibilitĂ© (anesthĂ©sie, fourmillements
). La plupart du temps ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanĂ©ment en quelques semaines.

  • La raideur: 

La cicatrisation des tissus peut crĂ©er des adhĂ©rences qui vont limiter la flexion, l’extension ou la prono-supination. Si cela persiste, une nouvelle opĂ©ration peut ĂȘtre proposĂ©e pour libĂ©rer les adhĂ©rences. Les amplitudes totales sont rarement retrouvĂ©es.

  • L’infection : 

Elle peut nĂ©cessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongĂ© par antibiotiques. Il vous est fortement dĂ©conseillĂ© de fumer pendant la pĂ©riode de cicatrisation, le tabagisme augmentant de maniĂšre significative le taux d’infection.

  • La cicatrisation :

La cicatrice peut rester gonflĂ©e et sensible durant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut ĂȘtre observĂ©e et peut justifier une rĂ©Ă©ducation complĂ©mentaire. La force reste souvent limitĂ©e durant plusieurs mois. Il peut apparaĂźtre des calcifications sans explication scientifique prĂ©cise. Pour lutter contre ce phĂ©nomĂšne, des anti-inflammatoires vous seront prescrits.